DE L’UTILITE DES REGLES DANS L’ENTREPRISE
Depuis les années 60,
nous avons, particulièrement en France, un problème avec l’autorité.
La société hédoniste que
nous avons construite nous porte à idéaliser une fausse conception de la
liberté qui se résumerait à : « je fais ce que je veux, quand je
veux. »
Hélas, nous faisons
quotidiennement l’expérience, quelque soit notre état de vie, que pour
continuer à vivre dans ce monde, il faut se soumettre. Se soumettre aux lois de
la nature humaine (si je ne mange pas, si je ne bois pas, je meurs), se
soumettre aux lois et aux règles de la vie en société.
Ces lois trouvent leur
sens dans la nécessité du respect de soi et de l’autre dans notre intégrité (physique,
intellectuelle, émotionnelle et spirituelle).
Sous chaque règle, sous
chaque loi il y a une contrainte et une frustration potentielle. Les règles et
les lois sont une limite à notre liberté individuelle au service d’une
protection personnelle et collective. C’est pourquoi, pour qu’elles soient
acceptablent, ils faut qu’elles aient du sens, qu’elles soient expliquées,
comprises et acceptées.
Les règles ont deux
finalités : la sécurité et l’efficacité ou fluidité.
Pour mieux comprendre, prenons
pour exemple le code de la route. Le code de la route n’a de sens et ses règles
ne sont acceptables que parce qu’elles permettent d’améliorer la sécurité des
usagers et de faciliter la circulation. S’arrêter à un feu rouge est une limite
à ma liberté d’aller et venir. Si je suis pressé, cela peut générer une
frustration. Mais c’est parce que tous s’arrêtent au rouge et passent au vert
que je peux poursuivre ma route sans craindre d’avoir un accident.
Les règles ont aussi pour
utilité de favoriser les flux, tous les mouvements qui régissent nos vies au
quotidien. S’arrêter au feu rouge est à priori une perte de temps. Mais, si le
feu est placé dans un endroit stratégique, il permet d’éviter les
embouteillages. Quand le feu passe au vert, la voie est dégagée et finalement,
je gagne du temps.
Dans l’entreprise, les
règles ont la même utilité. Exiger, par exemple, que tous soient présent en
même temps (respect des horaires) n’a pour finalité que l’efficacité du
travail. Cette efficacité est une
nécessité objective (impératif de résultat) mais également subjective (être
heureux au travail c’est pouvoir admirer l’œuvre accomplie).
Nous constatons depuis
les années 70 une inflation inquiétante des règles. Cette inflation a deux conséquences
néfastes :
- La
multiplication des règles inutiles et inutilement frustrantes ce qui provoque
le résultat inverse de ce que l’on pourrait en attendre : une perte de
sens et un désengagement généralisé
- Le
développement de la défiance qui pousse un nombre de plus en plus important
de collaborateurs à transgresser les règles.
Il est donc urgent et
nécessaire de revister les règles et de s’interroger sur la nécessité d’en
promouvoir de nouvelles. Tout le mouvement de l’entreprise libérée repose sur
ce constat.
A bientôt...
A bientôt...
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