LA PERSONNE AU TRAVAIL
Pierre Yves Gomez, économiste, Docteur en gestion et professeur à EMLYON Business
School, a écrit un très bel ouvrage sur « l’intelligence du
travail » dans lequel il remet les choses en perspectives.
Avant d’être un
consommateur, l’Homo Economicus est un producteur. La société de consommation
nous a fait perdre cette réalité première. Selon lui, ce qui est à l’origine du
lien social, ce n’est pas, comme nous le laisse croire la société de
consommation, notre capacité à consommer toujours plus, mais notre capacité à
produire, à réaliser une œuvre à travers la mise en œuvre d’un travail porteur
de sens et socialement reconnu. Et il en veut pour preuve que la perte de toute
activité est la première cause de désocialisation.
Le bonheur passe donc par
le travail
Voici sa définition du travail : « J’appelle
travail l’activité de l’être humain qui, confronté à des contraintes, produit
selon un projet déterminé, quelque chose pouvant servir à d’autres ».
Ce qui donne sa valeur au travail selon lui, c’est ce
que l’on peut répondre lorsque l’on pose la question suivante : « A
quoi cela sert il ? ».
Pour Pierre Yves GOMEZ, cette valorisation n’est donc pas nécessairement financière. Il englobe dans sa
réflexion le bénévolat ou toute situation dans laquelle une personne agit pour
lever une contrainte.
La mère de famille qui
conduit son enfant à son cours de sport réalise, selon lui, un travail. La
contrainte dans ce cas est la distance et le temps imparti pour réaliser le
trajet. Conduire son enfant en voiture limite le temps nécessaire au
déplacement et diminue la contrainte de la distance.
Il va même plus loin en
développant l’idée selon laquelle la contrainte financière qui encadre le
travail en entreprise lui a fait perdre son sens. Le bénéfice financier en
l’emportant sur la nature et la finalité du travail réalisé a créé les conditions
d’une aliénation du travailleur à la dimension économique de l’entreprise. Elle
en a fait un consommateur en lieu et place d’un producteur
Pour produire un travail
humain, il faut donc : des contraintes, un projet déterminé, une action et
un résultat valable.
Le travail humain consiste alors à analyser les
informations reçues, les mettre en perspective avec le projet, puiser dans ses
ressources intellectuelles et en particulier sa mémoire pour imaginer une
solution adaptée à la situation, faire appel à ses ressources spirituelles et
sa capacité créatrice pour donner de la valeur à son action puis agir pour
obtenir un résultat.
Dans le cas de l’enfant qui doit se rendre à son cours
de sport, la meilleure solution, celle qui sera peut-être là plus moralement
satisfaisante, c’est éventuellement de laisser l’enfant se rendre seul à vélo à
son cours de sport pour qu’il développe ainsi son autonomie.
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