BONHEUR ET PENIBILITE
Etre heureux au travail, ce n’est pas
tant ne plus avoir de contraintes, travailler dans un environnement
confortable, organisé, sous contrôle, parfait et faire ce que je veux quand je
veux, mais c’est coopérer à une œuvre qui a du sens parce qu’elle rend
un service reconnu et valorisé, exprimer ses dons et ses talents dans son
travail au quotidien et développer des relations professionnelles constructives
au service d’une œuvre commune.
C’est travailler à être bien au
travail plutôt qu’à rechercher le bien-être au travail. C’est ne
plus considérer son travail comme un objet de consommation mais comme un moyen
de réalisation.
Quelle utopie de croire un seul
instant que nous allons pouvoir un jour nous affranchir de la pénibilité au
travail ! Tout travail est pénible, fatigant, éprouvant. Certains le sont
plus que d’autre et il semble légitime de vouloir en alléger les contraintes.
Mais c’est aussi parce qu’un travail est pénible, difficile qu’il est source
d’épanouissement. Il permet alors de se découvrir et de se développer.
Faites l’exercice suivant :
Rappelez-vous ce que vous pouvez
considérer comme votre meilleur souvenir au travail
-
Quelle
séquence de votre vie professionnelle vous a rendu le plus fière ?
-
Quelles
étaient les circonstances dans lesquels vous avez dû agir ?
-
Comment
avez-vous abordé cette séquence ?
-
Quelles
résultats avez-vous obtenu ?
-
Quelles
ont été les conséquences de cette opération pour vous, pour votre entreprise,
pour votre entourage ?
Dans une très large majorité des cas,
lorsque je pose cette question au cours de mes interventions en entreprise, les
circonstances du meilleur souvenir au travail sont :
-
Un
challenge, une demande difficile voir une « galère » pour laquelle il
a fallu mobiliser des ressources insoupçonnées. Il y a donc une donnée
d’engagement voir d’une certaine forme de « souffrance »,
-
Un
travail en équipe, qui sous la pression des conditions spécifiques a su mettre
en œuvre un esprit de solidarité orienté vers le résultat,
-
Un
résultat positif souvent au-delà du résultat attendu,
-
Si
ce résultat a permis d’obtenir une reconnaissance particulière sous la forme
d’un bonus, de félicitations, d’une promotion ou de toute forme de célébration de la part de la hiérarchie cela achève d’en faire un « meilleur souvenir ».
Nous pouvons en conclure que ce qui
nous rend fier, heureux de notre travail (meilleur souvenir), ce sont généralement
des galères, un fort engagement, la solidarité de l’équipe, du succès et de la
reconnaissance. Ajoutez à ce cocktail heureux une activité porteuse de sens et
vous obtenez une vie professionnelle épanouie.
On est loin, dans ce schéma, d’une
vision édulcorée reposant sur la notion de confort et d’absence de pénibilité.
« A vaincre sans péril on
triomphe sans gloire. » Le Cid, Corneille
A la semaine prochaine…
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